Curieuse politique!

La vie politique au Gabon a le don de surprendre. Et pas toujours de façon agréable. Entre suspicions et aventurisme de certains hommes publics, le commun des citoyens est souvent surpris de constater que ce qui anime ses leaders est toute autre chose que l’intérêt national. Il y a ceux qui s’efforcent de démontrer que le pays n’avance pas, sans être capables d’argumenter leurs propos. Il y a ceux qui estiment que sans eux le Gabon tourne en rond, et c’est le cas d’anciens barons littéralement projetés dans l’opposition. Et il y a aussi ceux qui militent pour des coups de force, considérant que le peuple en a besoin pour sortir de ce qu’ils considèrent comme « une dictature ». Ce serait donc cela l’image de l’opposition radicale au régime en place.

Une opposition tellement radicale qu’elle en arrive aujourd’hui à se disputer la paternité d’un « plan pour une prise de pouvoir immédiate par le peuple gabonais »...invite l’autre opposition gabonaise dirigée par André Mba Obame à un peu « d’honnêteté intellectuelle », après avoir bien évidemment essayé de démontrer que ces opposants « disent se battre pour la démocratie, certes, mais leurs intolérances montrent qu’ils ne savent pas de quoi ils parlent ». La preuve là que l’opposition est divisée et en guerre.

Quelle utilité à se prévaloir de la paternité d’un « plan insurrectionnel » ? Telle est la question logique qui parcourt aujourd’hui les milieux intellectuels du Gabon et de la diaspora. Le BDP-Modwoam et l’opposition pro-Mba Obame démontrent ainsi qu’ils ne sont pas prêts d’accepter les institutions en place et encore moins de dialoguer. Leur intérêt affiché pour le bien du peuple se révèle finalement être une supercherie puisqu’ils sont plus que déterminés à livrer le pays aux armes, à la haine et à la mort.

Toute chose étant, il faut retenir de cette querelle d’opposants que l’unité est bien loin de faire l’unanimité. Déjà, au sein de la diaspora les voix s’élèvent pour dénoncer les manipulations orchestrées par André Mba Obame et la « société civile » qui le soutient, conduite par Marc Ona Essangui. Cette frange de la « société civile », dont la personnalité de la diaspora la plus influente est le Dr Moukétou, travaille aujourd’hui à écarter des sympathisants de longues dates, l’objectif étant de réduire le nombre de bénéficiaires d’un éventuel retour d’André Mba Obame aux affaires en tant que Premier Ministre ou Vice-président de la République. « Gare à la trahison » s’écrient donc de nombreux fidèles des « heures sombres » de l’ancien baron du pouvoir, qui avait longtemps flagellé la société civile et malmené l’opposition radicale de la diaspora (BDP) du temps d’Omar Bongo Ondimba.

Les alliances se font et se défont au gré des intérêts, le tout pour une facture salée dont la note est toujours envoyée sur la table du peuple gabonais.

Mais il ressort parfaitement de ces querelles d’intérêts, de ces plans de prise de pouvoir et de ces quêtes de retour aux affaires que l’intérêt des Gabonais n’est pas le premier des soucis de ces leaders. Pourtant, les Gabonais veulent avancer. Les efforts consentis par le nouveau gouvernement en termes d’infrastructures a permis d’améliorer les conditions de vie des populations et les projets engagés témoignent de ce que l’avenir peut être meilleur. Et il faut, à l’entendement de certains « opposants » tout détruire, tout casser au nom d’une liberté et d’un meilleur Gabon.

A n’en point douter, les idées et les volontés doivent être au patriotisme, au ressaisissement et à l’intérêt des seuls Gabonais. L’insurrection ou la quête du pouvoir au prix du sang, de la discorde et de la destruction n’est pas pour corriger les erreurs du passé mais pour en ajouter. « Gabon d’abord» a-t-il un sens ? Si oui, qu’il nous soit désormais utile.

www.bdpmodwoam.org